L'Afrique centrale est confrontée à un ralentissement de la croissance, à des contraintes budgétaires et à une augmentation des risques

TLDR
- La Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) a vu son PIB augmenter de 3 % en 2024, sous l'impulsion du Cameroun et du Tchad
- Mais la croissance devrait ralentir à 2,4 % en 2025 en raison de la baisse des prix du pétrole et de l'affaiblissement du commerce mondial.
- La Banque mondiale avertit que sans réformes en matière de gouvernance, de systèmes fiscaux, d'éducation et de compétitivité, la CEMAC risque de connaître une stagnation prolongée.
La Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) a vu son PIB augmenter de 3 % en 2024, sous l'impulsion du Cameroun et du Tchad. Mais la croissance devrait ralentir à 2,4 % en 2025 en raison de la baisse des prix du pétrole et de l'affaiblissement du commerce mondial. Le PIB par habitant n'a augmenté que de 0,2 %, ce qui témoigne d'une croissance non inclusive.
Le déficit budgétaire régional s'est creusé pour atteindre -1,5 % du PIB, les dépenses étant supérieures aux recettes et la dépendance à l'égard des exportations de pétrole se poursuivant. Le Congo et le Gabon ont dépassé les seuils de viabilité de la dette. La faiblesse des recettes fiscales - inférieures à 15 % du PIB - limite le financement des services de base.
La confiance des investisseurs dans le marché obligataire régional a fortement diminué. Les taux de souscription des titres d'État sont tombés à 43,5 % en octobre 2024, contre 80,4 % en 2023. Le taux de couverture des titres publics est tombé à 60,3 % en février 2025. Les rendements ont augmenté jusqu'à 10 %, reflétant un risque accru.
Malgré un excédent de la balance courante, les échanges restent concentrés sur le pétrole. Une chute des prix du pétrole à 60 dollars le baril en avril 2025 nuit déjà aux prévisions. Les défis structurels comprennent une pauvreté élevée, l'emploi informel, de faibles dépenses d'éducation et une faible intégration commerciale régionale.
La Banque mondiale avertit qu'en l'absence de réformes en matière de gouvernance, de fiscalité, d'éducation et de compétitivité, la CEMAC risque de connaître une stagnation prolongée dans le cadre d'un modèle économique vulnérable et extractif.
Key Takeaways
La situation actuelle de la CEMAC reflète des faiblesses structurelles qui limitent sa capacité à convertir les ressources naturelles en une croissance inclusive. Le pétrole représente la majeure partie de ses exportations et de ses recettes fiscales, ce qui expose la région aux chocs des prix mondiaux. La chute des prix du pétrole réduit déjà les prévisions de croissance et les résultats budgétaires pour 2025. La région est également confrontée à une faible mobilisation des ressources nationales. Avec des recettes fiscales inférieures à 15 % du PIB et une diversification limitée, les pays ont recours à l'emprunt. Mais les marchés de la dette se resserrent. Les gouvernements n'obtiennent que 60 % de leurs objectifs de financement et les rendements obligataires augmentent. Dans le même temps, la dette publique a atteint 51 % du PIB, dont un quart est dû à la Chine. Pendant ce temps, 32,8 % de la population vit en dessous du seuil d'extrême pauvreté et l'économie informelle domine. L'investissement dans l'éducation est faible, ce qui limite la productivité et la préparation à l'emploi.






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