Les PDG des grandes banques kenyanes toucheront un salaire record en 2024, dans un contexte de resserrement du crédit

TLDR
- Les plus grandes banques du Kenya ont enregistré des bénéfices records en 2024, mais alors que le crédit aux ménages et aux petites entreprises s'est asséché, la rémunération des dirigeants a grimpé en flèche.
- Les informations communiquées par les neuf plus grandes banques commerciales du pays montrent que les PDG ont gagné collectivement 9,3 millions de dollars (1,2 milliard de KES), soit une augmentation de plus de 15 % en moyenne.
- Paul Russo, du KCB Group, est en tête de liste, avec 1,9 million de dollars (250,2 millions de KES), soit une augmentation de 40,8 %.
Les plus grandes banques du Kenya ont enregistré des bénéfices records en 2024, mais alors que le crédit aux ménages et aux petites entreprises s'est tari, la rémunération des dirigeants a grimpé en flèche. Les déclarations des neuf plus grandes banques commerciales du pays montrent que les PDG ont gagné collectivement 9,3 millions de dollars (1,2 milliard de KES), soit une augmentation de plus de 15 % en moyenne.
Paul Russo, du groupe KCB, est en tête de liste, avec 1,9 million de dollars (250,2 millions de KES), soit une augmentation de 40,8 %. John Gachora de la NCBA suit avec 1,6 million de dollars, tandis que Kariuki Ngari de la Standard Chartered a reçu 1,3 million de dollars après une augmentation de salaire de 43,5 %. Seules I&M Bank et DTB ont réduit la rémunération de leur PDG.
Absa Kenya, Stanbic, Co-operative Bank et Equity Bank ont également accordé de fortes augmentations de rémunération à leurs directeurs généraux, alors même que l'accès au crédit se resserrait et que l'inflation mettait les consommateurs sous pression.
La rémunération des membres du conseil d'administration a suivi cette tendance. Les administrateurs de la NCBA ont gagné 5,1 millions de dollars, soit une augmentation de 54,4 %, tandis que la Co-operative Bank et StanChart ont connu des augmentations à deux chiffres. KCB et I&M ont été les seules banques à réduire les rémunérations des conseils d'administration.
Malgré les avertissements de la CBK, les banques ont donné la priorité aux rendements des titres d'État et ont élargi les marges d'intérêt au détriment des prêts à l'économie productive. Le secteur a déclaré un bénéfice avant impôt de 2 milliards de dollars (262,3 milliards de KES), provenant en grande partie des investissements du Trésor.
Key Takeaways
L'envolée des rémunérations des dirigeants du secteur bancaire kenyan met en évidence le fossé qui se creuse entre les récompenses accordées par les conseils d'administration et l'économie réelle. Alors que les ménages et les PME sont confrontés à des contraintes d'emprunt, les cadres et les directeurs des banques ont vu leurs revenus augmenter à un rythme record depuis la pandémie. La Banque centrale du Kenya n'a cessé d'avertir les banques qu'elles devaient abandonner les placements sûrs du Trésor pour se concentrer sur les prêts à l'économie réelle. Mais la plupart des prêteurs ont choisi de protéger leurs marges, privilégiant la rentabilité à court terme à l'accès au crédit à long terme. Les petites entreprises, déjà mises à rude épreuve par la reprise post-COVID et la volatilité des devises, se sont retrouvées sans fonds de roulement, ce qui a aggravé la fragilité du secteur informel. Dans le même temps, de nombreuses banques ont suspendu les révisions salariales pour le personnel débutant et ont poursuivi la restructuration numérique, réduisant les coûts opérationnels alors même que les salaires des cadres supérieurs augmentaient. Cette tendance risque d'éroder la confiance dans le système financier et d'aggraver les disparités socio-économiques. Si les banques ne rééquilibrent pas les incitations pour refléter des besoins économiques plus larges, elles risquent de se heurter à la répression réglementaire ou aux critiques du public, car elles restent isolées des chocs qui affectent leur clientèle.






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