La Guinée équatoriale et Albayrak lancent une entreprise commune portuaire pour concurrencer le Cameroun

TLDR
- La Guinée équatoriale a finalisé une coentreprise avec le groupe logistique turc Albayrak pour la gestion des ports de Bata et Malabo.
- La nouvelle entité, Alport Guinea Ecuatorial, est détenue à 51 % par Albayrak et à 49 % par l'État de Guinée équatoriale.
- Le contrat de 10 ans devrait générer 4 milliards d'euros de recettes et créer 2 000 emplois.
La Guinée équatoriale a finalisé une coentreprise avec le groupe logistique turc Albayrak pour gérer les ports de Bata et Malabo. La nouvelle entité, Alport Guinea Ecuatorial, est détenue à 51 % par Albayrak et à 49 % par l'État de Guinée équatoriale. Le contrat de 10 ans devrait générer 4 milliards d'euros de recettes et créer 2 000 emplois.
Le contrat comprend des accords de transit avec le Tchad et la République centrafricaine, ce qui pourrait rediriger le fret des ports camerounais. Selon les experts, cela pourrait avoir un impact sur les recettes annuelles du Cameroun de 340 milliards de francs CFA (567 millions de dollars). Le Cameroun gère actuellement la majeure partie du trafic régional via Douala et Kribi.
Albayrak prévoit de réduire les tarifs portuaires et d'améliorer l'efficacité. Le vice-président Teodoro Nguema Obiang Mangue a mis l'accent sur la création d'emplois et le contrôle des tarifs comme éléments clés de l'accord. Le Cameroun est critiqué pour les goulets d'étranglement administratifs et les points de contrôle irréguliers qui augmentent les coûts de transport. Selon une estimation de 2018, les paiements illicites le long du corridor Douala-N'Djamena s'élèvent à 175 milliards de FCFA par an.
Points clés à retenir
Le partenariat de la Guinée équatoriale avec la société turque Albayrak vise à modifier le paysage logistique en Afrique centrale. Le nouvel opérateur portuaire menace la domination du Cameroun sur les corridors commerciaux régionaux en concluant des accords de transit avec le Tchad et la République centrafricaine. Le Cameroun a longtemps compté sur les péages et les services portuaires connexes pour ses recettes budgétaires, mais les postes de contrôle irréguliers et les retards administratifs ont augmenté les coûts pour les commerçants. Selon des rapports financés par l'UE, le Cameroun abrite plus de 90 % des postes de contrôle sur les corridors Douala-N'Djamena et Bangui, ce qui contribue à des paiements illicites pouvant atteindre 225 000 francs CFA par camion. Ces problèmes ont stimulé la demande d'itinéraires alternatifs. La Guinée équatoriale pourrait acquérir un avantage stratégique en proposant des opérations plus simples et moins coûteuses. Ce changement pourrait également encourager d'autres pays enclavés à réévaluer leur accès au port, d'autant plus qu'Albayrak se positionne comme un opérateur compétitif dans une région où les coûts de transport restent parmi les plus élevés au monde. Le Cameroun pourrait avoir besoin d'accélérer les réformes pour conserver sa pertinence logistique.






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