La hausse de l'or offre une bouée de sauvetage aux économies africaines, mais les risques persistent

TLDR
- La hausse actuelle de l'or s'avère être un amortisseur financier pour plusieurs économies africaines confrontées à des difficultés budgétaires, l'attrait du métal comme valeur refuge se renforçant dans le contexte de la volatilité des marchés mondiaux.
- Depuis le début de l'année 2025, le prix de l'or a grimpé de près de 25 %, ce qui a permis aux pays riches en ressources naturelles de bénéficier d'une manne à l'exportation et d'un soutien monétaire
- Le Ghana, qui gère encore les conséquences d'une crise de la dette, a vu ses recettes d'exportation d'or augmenter de 60 % au cours des deux premiers mois de l'année.
La hausse continue du prix de l'or s'avère être un amortisseur financier pour plusieurs économies africaines confrontées à des tensions budgétaires, l'attrait du métal en tant que valeur refuge se renforçant dans le contexte de la volatilité des marchés mondiaux. Depuis le début de l'année 2025, le prix de l'or a grimpé de près de 25 %, ce qui a permis aux pays riches en ressources de bénéficier d'une manne à l'exportation et d'un soutien monétaire.
Au Zimbabwe, les petits exploitants miniers ont fait bondir la production d'or de 61 % en avril par rapport à l'année précédente, la production informelle ayant plus que doublé. Ce boom intervient alors que le pays est confronté à des problèmes économiques chroniques. Le Zimbabwe a également recommencé à frapper des pièces d'or pour consolider son système monétaire.
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Le Ghana, qui gère encore les conséquences d'une crise de la dette, a vu ses recettes d'exportation d'or augmenter de 60 % au cours des deux premiers mois de l'année. Sa banque centrale a augmenté ses réserves d'or, ce qui a contribué à renforcer le cedi, qui est désormais la monnaie la plus performante par rapport au dollar américain depuis avril.
La Namibie accroît également ses réserves d'or. Mais si les gouvernements en profitent, les exploitations minières officielles connaissent des revers. La plus grande mine du Mali reste fermée en raison d'un différend fiscal entre le gouvernement militaire et Barrick. Au Ghana, des obstacles réglementaires ont bloqué les projets d'AngloGold Ashanti et de Gold Fields.
Points clés à retenir
La manne aurifère de l'Afrique a des effets inégaux. Les petits exploitants miniers et les mineurs informels augmentent rapidement leur production dans des pays comme le Zimbabwe et le Ghana, contribuant ainsi à combler les déficits de recettes et à répondre aux besoins en devises. Les gouvernements utilisent de plus en plus l'or comme actif monétaire, comme en témoignent l'accumulation de la banque centrale et la frappe de pièces de monnaie. Pourtant, les risques ne manquent pas. Dans l'est de la République démocratique du Congo, la valeur croissante de l'or a alimenté les conflits, les groupes armés renforçant leur contrôle sur les zones minières. Il en résulte une insécurité croissante, les agriculteurs déplacés étant contraints d'effectuer des travaux miniers dangereux. Les mineurs officiels sont confrontés à leurs propres difficultés, qu'il s'agisse de litiges fiscaux ou de retards dans l'octroi des permis. Ces problèmes de réglementation et de gouvernance compromettent le potentiel de stabilité à long terme du secteur et d'investissement responsable. Alors que les pays africains profitent des prix élevés de l'or, il est essentiel de formaliser l'exploitation minière artisanale, de renforcer la surveillance institutionnelle et de promouvoir un commerce de l'or sûr et équitable. Sans ces réformes, les gains d'aujourd'hui pourraient aggraver les risques de demain.






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