Le trafic internet du Nigeria atteint un niveau record grâce à l'essor de la vidéo

TLDR
- Le trafic internet du Nigeria atteindra le niveau record de 1 térabit par seconde (Tbps) en mars 2024, selon l'Internet Exchange Point of Nigeria (IXPN).
- Le Nigeria devient ainsi le deuxième centre d'échange Internet d'Afrique, après l'Afrique du Sud.
- Une grande partie du trafic de données du Nigéria - en particulier la vidéo - est désormais maintenue à l'intérieur des frontières nationales.
Le trafic internet du Nigeria a atteint le niveau record de 1 térabit par seconde (Tbps) en mars 2024, selon l'Internet Exchange Point of Nigeria (IXPN), reflétant la consommation croissante de vidéos et le passage à la fourniture de contenu local. Des plateformes comme YouTube, TikTok et Facebook alimentent cette montée en puissance, l'IXPN acheminant désormais l'essentiel des données nationales.
Cette étape fait du Nigeria le deuxième centre d'échange Internet d'Afrique, après l'Afrique du Sud. Muhammed Rudman, PDG d'IXPN, a déclaré que ce volume record pourrait supporter "1 million d'appels Zoom simultanés ou 200 000 flux vidéo simultanés".
Le trafic était pratiquement inexistant en 2007 lorsque IXPN a commencé à fonctionner. Les premiers échanges de trafic avec Google en 2011 ont déclenché une croissance régulière, qui s'est depuis accélérée grâce à des connexions directes avec les principales plateformes de contenu et à des investissements dans l'infrastructure locale. Une grande partie du trafic de données du Nigéria, en particulier la vidéo, est désormais maintenue à l'intérieur des frontières nationales. Cela permet d'améliorer la vitesse de l'internet, de réduire les temps de latence et de diminuer considérablement les coûts pour les fournisseurs d'accès à l'internet et les utilisateurs.
Points clés à retenir
L'augmentation du trafic internet nigérian souligne une tendance plus large à la localisation des infrastructures en Afrique. Autrefois dépendants d'une bande passante internationale coûteuse via des câbles sous-marins ou des liaisons par satellite, des pays comme le Nigeria acheminent de plus en plus leur trafic à l'intérieur du pays par l'intermédiaire de points d'échange internet (IXP) tels que IXPN. IXPN prend désormais en charge le trafic d'acteurs mondiaux tels que Google, Netflix, Meta, TikTok, Amazon et Microsoft. Avec l'augmentation du nombre de plateformes locales, les FAI peuvent contourner les routes internationales, ce qui permet de réduire les coûts de transit et d'améliorer la fiabilité. Par exemple, si 70 % des données d'un FAI sont échangées localement, les coûts de la bande passante en amont diminuent fortement. Cela améliore les marges et permet une tarification plus compétitive de la large bande. L'augmentation de la demande de contenu, en particulier de vidéo, pousse également les plateformes à positionner des serveurs en périphérie et à mettre le contenu en cache localement. Au Nigeria, cette évolution est favorisée par des investissements croissants dans les centres de données et par un soutien réglementaire. Avec d'autres pays comme le Kenya et l'Égypte qui suivent des voies similaires, l'écosystème de l'internet en Afrique entre dans une nouvelle phase : plus autonome, plus efficace et plus évolutif. Le cap des 1 Tbps franchi par le Nigeria n'est pas seulement un chiffre de trafic, c'est un signal de la maturité de l'internet continental.






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