Bulletin hebdomadaire de l’investisseur (fevrier-SemaineQuatre-2025)
13 min Read February 28, 2025 at 5:00 PM UTC

Mardi
La junte nigérienne propose de retarder les élections de cinq ans, jusqu’en 2030
Les dirigeants militaires du Niger ont proposé de retarder les élections démocratiques jusqu’en 2030 au moins, prolongeant ainsi leur transition vers un régime civil de trois à cinq ans, selon les recommandations d’une conférence nationale diffusées jeudi par la télévision d’État.La proposition, qui attend l’approbation du chef de la junte, le général de brigade Abdourahamane Tchiani, comprend l’abolition de tous les partis politiques et l’autorisation d’un maximum de cinq nouveaux partis dans le cadre d’une charte révisée. Elle permet également à Tchiani de se présenter à l’éventuelle élection.Cette décision consolide le contrôle militaire au Niger, après des transitions similaires au Mali et au Burkina Faso, qui ont expulsé les troupes françaises et se sont tournées vers les forces de sécurité russes. La violence au Sahel s’est intensifiée, avec 3 470 morts en six mois, selon les Nations unies.
Les juntes du Niger, du Mali et du Burkina Faso ont pris leurs distances avec la CEDEAO, créant leur propre alliance pour la sécurité au Sahel. Les critiques voient dans ces mesures une tentative de légitimer le pouvoir militaire dans un contexte de sanctions internationales et d’isolement régional. Si la proposition est adoptée, la transition démocratique du Niger pourrait être indéfiniment retardée, ce qui tendrait encore plus ses relations avec les alliés occidentaux et les pays voisins.
Le Nigeria maintient ses taux à 27,5 %, l’inflation ralentit après la révision des données
La banque centrale du Nigeria a maintenu son taux d’intérêt de référence à 27,5 %, interrompant un cycle de resserrement brutal après qu’une révision des données sur l’inflation a montré un ralentissement significatif. Le gouverneur Olayemi Cardoso a justifié sa décision par la stabilité macroéconomique et l’amélioration de la stabilité du naira.Le comité de politique monétaire (CPM) a relevé les taux de 16 points de pourcentage depuis 2022 pour lutter contre l’inflation galopante et stabiliser le naira, qui a perdu 70 % de sa valeur en 2023 à la suite des réformes monétaires.Un calcul révisé de l’inflation par l’agence des statistiques a abaissé l’inflation annuelle à 24,5 % en janvier, contre 34,8 % selon l’ancienne méthode.
La banque centrale du Nigeria fait preuve d’un optimisme prudent dans sa lutte contre l’inflation, mais reste attentive aux pressions exercées par les prix des denrées alimentaires. Les analystes s’attendent à ce que l’inflation se modère en 2025, ce qui permettrait de réduire progressivement les taux, en commençant éventuellement par une réduction de 100 points de base en mai. La stabilité du naira, qui se négocie entre 1 470 et 1 550 pour un dollar, indique que la confiance économique s’améliore. Toutefois, les risques liés à la politique commerciale des États-Unis et aux tendances de l’inflation mondiale demeurent. La prochaine réunion du comité de politique monétaire en mai sera cruciale pour déterminer si l’assouplissement monétaire peut commencer, réduisant potentiellement les taux à 24,75 % d’ici la fin de l’année.
L’économie mozambicaine subit la plus forte contraction depuis sept ans en raison de la crise
L’économie du Mozambique s’est contractée de 4,9 % au quatrième trimestre 2024, soit la plus forte contraction depuis au moins sept ans, les manifestations post-électorales ayant perturbé l’activité commerciale. Cette baisse fait suite à une augmentation du PIB de 3,7 % au troisième trimestre, selon l’Institut national des statistiques.Le ralentissement dépasse même la chute de Covid-19 en 2020. Les troubles électoraux du 9 octobre ont affecté les recettes publiques et aggravé la crise de la dette du Mozambique, ce qui a incité S&P Global Ratings à abaisser la note de crédit en monnaie locale à CCC- mercredi.Le Mozambique, qui était autrefois l’une des économies à la croissance la plus rapide d’Afrique, a été confronté à un scandale de la dette de 2 milliards de dollars et à une insurrection liée à l’État islamique, ce qui a retardé des projets de gaz naturel de 50 milliards de dollars de TotalEnergies et d’ExxonMobil.
L’instabilité économique du Mozambique augmente les risques de défaillance de la dette, S&P mettant en garde contre un “défaut sélectif” potentiel si l’adjudication d’échange de dette locale prévue par le gouvernement est classée comme étant en difficulté. Malgré l’apaisement des protestations, des manifestations sporadiques se poursuivent, soulignant la fragilité du climat des affaires au Mozambique. La reprise économique du pays dépend du rétablissement de la confiance des investisseurs et de la relance des projets gaziers en suspens, qui sont essentiels pour la croissance à long terme et la viabilité de la dette.
Mercredi
Le Kenya prévoit de vendre des euro-obligations pour racheter 900 millions de dollars de dette
Le Kenya va émettre de nouvelles obligations libellées en dollars pour financer le rachat de 900 millions de dollars d’euro-obligations arrivant à échéance en 2027, a déclaré le Trésor national lundi. Cette mesure vise à harmoniser le profil des échéances de la dette extérieure du Kenya et à réduire la pression sur les remboursements.L’offre de rachat a débuté le 19 février et se termine le 3 mars, la priorité étant donnée aux détenteurs d’obligations existants qui optent pour un rachat anticipé.Cette opération fait suite à l’émission d’euro-obligations d’un montant de 1,48 milliard de dollars en février 2024, qui a été utilisée pour rembourser la dette arrivant à échéance quatre mois plus tôt que prévu.
Le Kenya se concentre sur la restructuration de la dette dans le cadre d’une stratégie plus large d’assainissement budgétaire. Le gouvernement vise à réduire son ratio dette publique/PIB de 64 % en 2024 à moins de 60 % d’ici 2028. La dette publique totale s’élevait à 81,8 milliards de dollars à la fin de l’année 2024, sous l’effet de l’augmentation des emprunts et de la dépréciation de la monnaie. Le succès de la nouvelle émission d’euro-obligations sera crucial pour la viabilité de la dette du Kenya et la confiance des investisseurs.
Le géant des télécommunications Sonatel enregistre une hausse de 18 % de son bénéfice net pour l’ensemble de l’année
La Sonatel du Sénégal, premier opérateur de télécommunications en Afrique de l’Ouest francophone, a enregistré une croissance de 9,6 % de son chiffre d’affaires au cours de l’exercice 24, à 1 776,4 milliards de francs CFA (2,84 milliards de dollars), grâce aux données mobiles, au haut débit et à Orange Money.L’EBITDA après location (EBITDAal) a augmenté de 12,3 % en glissement annuel pour atteindre 839,2 milliards de francs CFA (1,34 milliard de dollars), tandis que le résultat net a bondi de 18,7 % en glissement annuel pour atteindre 393,7 milliards de francs CFA (629,1 millions de dollars). Les dépenses d’investissement ont augmenté de 18,5% en glissement annuel à 300,5 milliards de francs CFA (480,3 millions de dollars), reflétant les investissements dans l’infrastructure et l’expansion de la 5G.L’opérateur mobile coté à la BRVM(SNTS) conserve 60% de parts de marché au Sénégal, au Mali, en Guinée, en Guinée-Bissau et en Sierra Leone, avec 42,4 millions d’abonnés mobiles (+3,3% en glissement annuel) et 12,6 millions d’utilisateurs d’Orange Money (+8,4% en glissement annuel). L’action reste la plus importante de la BRVM, représentant 24,1% de la capitalisation boursière totale.
Le 40e anniversaire de Sonatel en 2025 marque un changement stratégique vers l’expansion numérique, la fintech et les investissements dans la fibre optique. La société continue de dominer la BRVM, commençant l’année à 24 000 XOF (38,37 $) par action et augmentant de 10,4 % depuis le début de l’année pour atteindre 26 500 XOF (42,37 $). Au cours du mois dernier, l’action a grimpé de 8 %, se classant au 21e rang de la bourse. Les perspectives de dividendes de Sonatel restent solides, avec un dividende proposé de 1 839 XOF par action (2,94 $), se traduisant par un paiement net de 1 655 XOF par action (2,65 $) après impôt. Les risques comprennent l’incertitude réglementaire (sortie du Mali de la CEDEAO), l’inflation et la concurrence dans le domaine de l’argent mobile, mais Sonatel reste un investissement de premier plan pour la BRVM, offrant des rendements stables et un leadership continu sur le marché.
Le PIB du Nigeria connaît sa croissance la plus rapide depuis trois ans grâce à l’essor des services
L’économie nigériane a progressé de 3,84% au quatrième trimestre 2024, son rythme le plus élevé en trois ans, grâce à une expansion de 5,37% dans le secteur des services, selon les données du Bureau national des statistiques.Cette croissance a dépassé celle du troisième trimestre (3,46 %), du deuxième trimestre (3,19 %) et du premier trimestre (2,98 %), portant la croissance du PIB sur l’ensemble de l’année à 3,40 %, contre 2,74 % en 2023.Malgré cette amélioration, la croissance reste inférieure à l’objectif de 6 % fixé par le président Bola Tinubu. Le Nigeria prévoit de rebaser ses données de PIB, reflétant les changements structurels dans des secteurs tels que les TIC, le commerce électronique et l’économie marine, mises à jour pour la dernière fois en 2014, lorsqu’il a dépassé l’Afrique du Sud en tant que plus grande économie d’Afrique.
La reprise économique du Nigeria se poursuit, alimentée par les services, l’expansion industrielle (2 %) et l’agriculture (1,76 %). Cependant, la production de pétrole est restée stable à 1,54 million de barils par jour, ce qui a limité la croissance globale. Le FMI prévoit une croissance du PIB de 3,2 % en 2025, les réformes structurelles et l’amélioration de la collecte de données jouant un rôle clé dans les perspectives économiques du Nigeria. Cependant, la dévaluation de la monnaie et les pressions inflationnistes restent des risques majeurs.
Jeudi
Gozem obtient 30 millions de dollars pour le financement de véhicules et l’expansion en Afrique francophone
Gozem, une plateforme de covoiturage et de fintech opérant en Afrique de l’Ouest francophone, a levé 30 millions de dollars dans le cadre d’un tour de série B – 15 millions de dollars en capital et 15 millions de dollars en dette – mené par SAS Shipping Agencies Services et Al Mada Ventures. Le financement permettra de soutenir le financement des véhicules et l’expansion sur de nouveaux marchés.Lancé en 2018 en tant que service de covoiturage au Togo, Gozem a évolué en une super application offrant la mobilité, le commerce électronique, le financement de véhicules et la banque numérique à travers le Togo, le Bénin, le Gabon et le Cameroun. La société se concentre sur les chauffeurs professionnels, les aidant à accéder au financement pour acheter des motos, des véhicules à trois roues et des voitures, avec des remboursements déduits des revenus quotidiens.Avec près de 10 000 conducteurs enregistrés et plus d’un million d’utilisateurs, Gozem prévoit de lever 20 millions de dollars supplémentaires pour poursuivre son expansion en Afrique francophone. La société s’est également lancée dans la banque numérique avec Gozem Money, suite à l’acquisition de Moneex en 2023.
La stratégie de Gozem s’aligne sur celle des géants du covoiturage et de la fintech d’Asie du Sud-Est, tels que Grab et Gojek, en intégrant de multiples services dans une plateforme unique. Contrairement à certaines tentatives de super-applications africaines, Gozem a réussi en se concentrant sur la mobilité et le financement comme principaux moteurs de croissance. Le financement de véhicules reste un jeu concurrentiel majeur, avec des rivaux comme Moove et Asaak, soutenus par Uber, qui proposent des modèles similaires. Cependant, l’approche écosystémique de Gozem – qui s’étend au commerce électronique, aux paiements numériques et à la billetterie – pourrait renforcer la fidélisation des clients. Le soutien de SAS Shipping Agencies du groupe MSC et d’Al Mada Ventures témoigne de la confiance des investisseurs dans le modèle de Gozem. Si l’entreprise atteint ses objectifs de croissance, elle pourrait devenir une super application de premier plan dans le secteur de la mobilité et de la fintech en Afrique francophone.
Prosus, propriété de Naspers, rachète les plats à emporter Just Eat pour 4,3 milliards de dollars
L’investisseur technologique néerlandais Prosus s’apprête à racheter la société européenne de livraison de repas Just Eat Takeaway.com dans le cadre d’une opération entièrement en numéraire d’une valeur de 4,1 milliards d’euros (4,3 milliards de dollars). L’offre valorise les actions de Just Eat à 20,3 euros chacune, soit une prime de 63 % par rapport au cours de clôture de vendredi.Prosus, détenu majoritairement par la société sud-africaine Naspers, possède déjà une participation de 28 % dans Delivery Hero. Les actions de Just Eat ont bondi de 54,7 % lundi, atteignant un nouveau record sur 52 semaines, et ont clôturé en hausse de 54,1 %. Les actions de Prosus ont chuté de 8,7 %, tandis que celles de Delivery Hero ont peu varié après une hausse initiale de 3,2 %.Just Eat a connu des difficultés après la pandémie en raison du ralentissement de la demande. L’année dernière, l’entreprise s’est retirée de la Bourse de Londres afin de réduire ses coûts et de simplifier sa mise en conformité. En novembre, elle a vendu GrubHub à Wonder pour 650 millions de dollars, bien en deçà du prix d’achat initial de 7,3 milliards de dollars. Prosus s’attend à ce que l’acquisition renforce la position de Just Eat sur les principaux marchés européens et élargisse ses services dans les domaines de l’alimentation, de l’épicerie et de la fintech.
L’acquisition de Just Eat Takeaway.com marque une consolidation stratégique dans le secteur de la livraison de repas, où les entreprises ont eu du mal à maintenir une croissance post-pandémique. Le secteur a d’abord prospéré grâce aux fermetures d’entreprises qui ont stimulé la demande, mais l’évolution des habitudes des consommateurs et l’augmentation des coûts ont poussé les entreprises à recentrer leurs activités. L’opération renforce la présence de Prosus dans le secteur de la livraison de repas en Europe, en s’appuyant sur ses investissements dans Delivery Hero. Elle est également le signe d’une consolidation accrue dans ce secteur, les principaux acteurs se concentrant sur la rentabilité plutôt que sur une expansion rapide. Pour Just Eat, le soutien de Prosus pourrait apporter une stabilité financière et des ressources pour une expansion au-delà de la livraison de nourriture, dans l’épicerie et la fintech. La société a déjà réduit son exposition aux États-Unis avec la vente de GrubHub. La tendance générale du secteur suggère une évolution vers l’efficacité, l’échelle et les partenariats stratégiques alors que les entreprises de livraison de nourriture s’adaptent à l’évolution des conditions du marché.
Alterra Capital acquiert une participation majoritaire dans ARP en raison de l’essor du tourisme
Alterra Capital Partners a acquis une participation majoritaire dans ARP Africa Travel Ltd, l’un des plus grands voyagistes d’Afrique de l’Est, en misant sur la croissance du secteur du tourisme en Afrique.La société de capital-investissement, créée par d’anciens cadres du groupe Carlyle en 2023, rachète la participation de la famille Moledina, qui continuera à gérer l’entreprise. ARP exploite une flotte de plus de 300 véhicules et plus de 200 guides qui proposent des voyages de luxe et d’expérience au Kenya, au Rwanda, en Ouganda, en Afrique du Sud et aux chutes Victoria, dans le cadre de partenariats.L’investissement d’Alterra témoigne d’une grande confiance dans la reprise du tourisme en Afrique, les arrivées internationales ayant augmenté de 74 millions en 2024, selon l’Organisation mondiale du tourisme des Nations unies. À lui seul, le Kenya s’attend à recevoir 3 millions de visiteurs en 2025, grâce à la demande croissante de safaris, d’activités de conservation et d’expériences culturelles.
Alterra, qui a déjà investi dans Chill Beverages et Java House, prévoit d’étendre la présence d’ARP sur les marchés nordiques, moyen-orientaux et asiatiques au cours des 12 à 18 prochains mois. Le fonds, soutenu par les fondateurs de Carlyle, David Rubenstein et Bill Conway, ainsi que par le milliardaire nigérian Aliko Dangote, vise une clôture finale de 400 millions de dollars d’ici septembre. Le secteur du tourisme en Afrique suscite un vif intérêt de la part des investisseurs, les gouvernements accordant la priorité aux infrastructures et aux technologies qui améliorent l’accessibilité des voyages. La stratégie de croissance de l’ARP comprend des acquisitions et, grâce au soutien solide de fonds d’investissement privés, elle est bien placée pour tirer parti de l’essor du marché du tourisme sur le continent.
Ce matériel a été présenté à des fins informatives et éducatives uniquement. Les opinions exprimées dans les articles ci-dessus sont généralisées et peuvent ne pas convenir à tous les investisseurs. Les informations contenues dans cet article ne doivent pas être interprétées comme et ne peuvent pas être utilisées en relation avec une offre de vente ou une sollicitation d'une offre d'achat ou de détention d'un intérêt dans un titre ou un produit d'investissement. Rien ne garantit que les performances passées se reproduiront ou aboutiront à un résultat positif. Examinez attentivement votre situation financière, y compris votre objectif de placement, votre horizon temporel, votre tolérance au risque et vos frais avant de prendre toute décision de placement. Aucun niveau de diversification ou d’allocation d’actifs ne peut garantir des profits ou garantir contre les pertes. Les articles ne reflètent pas les opinions de DABA ADVISORS LLC et ne fournissent pas de conseils en investissement aux clients de Daba. Daba ne fournit pas de conseils fiscaux, juridiques ou comptables. Veuillez consulter un professionnel qualifié pour ce type de service.






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